Formation Comprendre Jung
La psychologie analytique
Formation Comprendre Jung
La psychologie analytique
Le Soi
Le Soi est l'archétype de la totalité psychique et son centre
dessin extrait du Livre Rouge de Jung - page 125
Le Soi est la totalité de l'homme et le noyau le plus intérieur de la psyché
Le Soi englobe tous les contenus conscients et inconscients de la psyché,
l'inférieur et le supérieur, le psychologique et le spirituel
"Mon âme et ma conscience, voilà ce qu'est mon soi,
dans lequel je suis inclus comme une île dans les flots...". C.G.Jung
Le Soi a deux dimensions
Une dimension cosmique ( le centre) et une dimension psychologique (la totalité)
Il est le but de la vie
Rien n'est plus naturel que d'être soi...
Dans la mesure où tout organisme vivant a vocation à devenir ce qu'il est.
Au Moyen-Âge, Maître Eckhart écrivait "Toutes les céréales tendent vers le blé, tous les trésors vers l'or, tout être crée vers l"homme".
Il en est de même pour la vie psychique: toute la réalité intérieure d'un individu est orientée vers l'avènement d'une personnalité dont le centre est le Soi, et non le Moi. Seule cette orientation permet à l"humain d'advenir. Car une personnalité égocentrée s'égare dans des préoccupations exclusivement narcissiques et la satisfaction de besoins pulsionnels impossibles à satisfaire dans la durée. Cette personnalité avide, possessive, tyrannique et insatiable vit dans la peur du manque.
Pour en savoir plus sur le Soi, but de la vie
Et plus sur la définition du Soi
La dimension psychologique du Soi
La psyché androgyne est l'union du Masculin et du Féminin
Le Soi, est sur le plan de la psyché, un système de régulation semblable à ce qui existe au plan corporel.
Une intelligence supra personnelle qui veille à ce que chaque partie participe au tout. Il mobilise tous les archétypes dans le but de réaliser une œuvre commune : un être humain, une totalité psychique, autonome et unique.
Si le Soi psychologique désigne la totalité psychique née de l’unification du conscient (masculin) et de l’inconscient (féminin), le Soi cosmique désigne sont centre. Ce centre impulse à la psyché, une aspiration à la conjonction des opposés qui lui permet de s’émanciper des conséquences de la dualité (conflit, opposition, tension, préférence...). Dans le Taoïsme, le Yin et le Yang sont distincts, mais non séparés au sein d’une totalité. De leur conjonction, né un troisième élément le Tao, nommé le « vide médian ».
Or pour Jung, le Soi est un « vide » qui renvoie à l’inconnaissable et à l’incommensurable.
En savoir plus sur le Soi et le Moi, deux protagonistes de la vie psychique
La dimension cosmique du Soi
Le Soi est l'Alpha et l’Oméga, un commencement et un aboutissement
En tant que noyau central de la psyché, il est l'unité originelle, "l'Imago Deï", "la fine pointe de l'âme", le "Yod" de la Kabbale; la partie incorruptible et immortelle de l'âme qui échappe à l'expérience spatio-temporelle d'un être humain.
Le Soi est alors l'âme divine consciente, l'accompli de l'être, en capacité d'explorer et d'intégrer ce qui est demeurait inaccompli, l'âme divine inconsciente.
Cette dimension du Soi ne peut être altérée par l'histoire personnelle. Intemporelle et éternelle, elle possède la faculté de résilience, cette force intérieure qui peut surmonter l'adversité, dépouiller le Moi de ses "vieilles peaux" et engendrer des formes nouvelles.
Tout changement convoque trois forces intrapsychiques: le maternel, une force de conservation de l'ancien; le paternel, une force d'aspiration à la nouveauté et le Soi qui réalise la métanoïa; à savoir la conjonction de l'ancien et du nouveau. Les forces qui s'opposent dans un premier temps, s'alchimisent sous l'impulsion du Soi pour générer une forme nouvelle.
Une dynamique de mort et de renaissance
La dynamique de l'âme est la transformation
En tant qu'archétype de la totalité psychique, le Soi organise et coordonne les contenus de l'inconscient dans ce sens afin de relier l'homme à son humanité. La maturité et la transformation ne sont pas optionnelles pour les organismes vivants.
L'homme n'échappe pas à cette loi, non négociable. Il peut accompagner les différents métamorphoses que la vie lui impose ou s'y opposer, à ses risques et périls.
Les métamorphoses successives qui mènent de la graine au fruit exigent la destruction de la forme qui précède la nouvelle. La destructivité fait partie intégrante de la vie : elle sacrifie, désunit, oppose, transforme, fait mourir.
Le rythme saisonnier en est une parfaite illustration. Elle n'est pas pour autant le mal. Elle obéit aux lois de la matière : mort, décomposition, putréfaction, disparition.
L'Ombre du Soi
Le mal n'est pas l'absence de bien.
Il existe par lui-même comme une composante naturelle qui participe de la création. Le bien et le mal ne sont pas que des valeurs morales , ils correspondent dans la nature, comme dans la psyché humaine, à une dynamique de construction et une dynamique de destruction à l’œuvre dans tout organisme vivant. Ce que Jung nomme 'le mal absolu", désigne l'ombre du Soi.
C'est une réalité dynamique, archaïque, démoniaque et archétypique.
Cette approche apporte un bémol salutaire à une représentation idéalisée du Soi et éclaire d'un jour nouveau la condition humaine qui n'est que le prolongement d'un Dieu imparfait. Par le biais de l'introspection le Moi découvre une force intérieure qui contient toutes les possibilités de renouvellement mais dans le même temps il va être confronté à l'Ombre du Soi.
Cette confrontation exige un Moi sain, en capacité de soutenir cette zone obscure de la psyché. Ce chaos originel, cette force démoniaque, ce noyau psychotique constituent le talon d'Achille que chaque individu s'évertue de tenir à distance de peur qu'il l'engloutisse.
Le Soi est la plus grande des forces psychiques
Il est un "vide"
Jung ne parle à ce sujet ni de manque, ni d'absence, mais d'un centre qui renvoie à l'inconnaissable caractérisé par une immense intensité. Le mot "Dieu" désigne cette force incommensurable dont les effets peuvent être dévastateurs pour la psyché ou apporter la grâce d'un retournement de la conscience : la personnalité égocentrée devient alors théocentrée.
Le Soi est omniprésent. Cette caractéristique est symbolisée dans les mythes, les religions, les différents courants spirituels et les rêves sous la forme d’un être humain gigantesque qui embrasse et contient le cosmos.
L’Homme cosmique est une image psychique intérieure, présente dans chaque individu. Elle est la partie immortelle, qui échappe aux vicissitudes de la condition humaine, qui aspire naturellement à réintégrer sa sphère originelle.
Le Soi est le but du Processus d'individuation
Le Moi individué manifeste que le Soi est devenu le centre de la personnalité
Ce que Jung nomme le Processus d’individuation est la formation du Soi dont l’aboutissement est un Moi individué. Il s’agit d’une métanoïa, un retournement de la personnalité qui dissout l’état névrotique. La libido libérée des complexes et des identifications qui la figent circule librement ; cette liberté de mouvement permet à l’individu, les ajustements créateurs nécessaires à son environnement, là où ses névroses généraient de l’angoisse et de l’inhibition.
La finalité du Soi est l’émergence d’un être unique et singulier. Pour que cette singularité advienne, il mobilise l'archétype de l’émancipation de la psyché collective, à savoir le Processus d’individuation.
Du SOI GRANDIOSE au soi grandiose
De l’expérience de la fusion cosmique à l’inflation narcissique et psychique
L'expression du SOI GRANDIOSE correspond à quatre situations différentes: la fusion avec la Grande Mère cosmique, l'identification à la toute-puissance de l'enfant, à un phénomène de compensation du Soi blessé ou à l'inflation du Moi fasciné par la transcendance.
Ce qui était naturel pour l’enfant est devenu pathologique pour l’adulte.
L’expérience fondatrice et naturelle de la fusion maman/bébé est une période où le Moi et le Soi sont confondus, c’est aussi le temps de la fusion cosmique avec la Grande Mère à laquelle la mère biologique se substitue pour un temps dans l’imaginaire du bébé. Une évolution naturelle du développement permet que la « libido narcissique » vienne à maturité avec l’empathie, la créativité, l’humour, l’humilité et la sagesse de l’adulte en devenir. Mais la naissance psychologique de l’enfant exige un renoncement à la fusion originelle qui lui conférait une place de choix dans la communauté, celle d’enfant roi. Les renoncements nécessaires pour parvenir à l’homos totus de Jung, l’homme total